Vous envisagez d’acquérir un superbe téléobjectif ou venez juste de franchir le pas et vous retrouvez devant « la bête ». Avoir l’outil c’est bien, mais encore faut-il savoir bien l’utiliser pour tirer le maximum des nouvelles possibilités photographiques qu’il vous offre !
Comme vous, je suis passé par ce palier important. Utiliser un 500 mm n’a rien à voir avec utiliser un 50 mm. Tout ou presque les sépare : poids, encombrement, discrétion, luminosité, temps d’appropriation, rendu de l’image…
Pourtant, à l’arrivée la satisfaction est tellement grande lorsque vous réussissez l’image dont vous rêvez que les efforts d’adaptation en valent largement la peine. Je vous propose de me suivre pour découvrir 25 astuces qui vous aideront à obtenir les résultats souhaités !
Téléchargez mon guide PDF gratuit "10 conseils essentiels pour les débutants en photo de nature"
cliquez sur le lien ci-dessous :
CHOISIR SON TELEOBJECTIF.
Astuce # 1 – Choisissez en fonction de votre budget.
Lorsqu’on débute on rêve des super téléobjectifs que l’on voit dans les magazines en pensant que c’est la solution à tout. Seulement, il y a une énorme marge de progression sur tout ce qui se passe avant la prise de vue (connaissances naturalistes, repérage, affût…). Ne sacrifiez donc pas vos économies dans un téléobjectif très onéreux tant que vous ne maîtrisez pas les étapes préparatoires à son utilisation !
Un téléobjectif se revend facilement. Donc, dans un premier temps investissez plutôt dans une gamme moyenne (300mm F:4, 400mm F:5.6, zoom 100-400 ou 150-600).
En revanche, s’il y a un critère à ne pas sacrifier, c’est la qualité de la motorisation interne de l’objectif. Elle doit être ultrasonique et donc très rapide et totalement silencieuse.
Astuce # 2 – Choisissez en fonction de votre pratique.
La gamme des téléobjectifs est très étendue car chacun correspond à un besoin précis. Voici ci-dessous l’utilisation (idéale) des téléobjectifs suivant le type de pratique.
Astuce # 3 – Choisissez en fonction de votre matériel existant.
Si votre pratique photographique ne se limite pas à la photo animalière, il peut être judicieux d’envisager un zoom qui va couvrir une large gamme de focales et s’associer à vos autres objectifs sans créer de « trou ».
A l’inverse, une focale fixe sera plus performante en photo animalière mais ne couvrira qu’une seule longueur de focale, ce qui créera un « trou » dans votre gamme d’objectifs. Ce sera sans conséquence si vous êtes spécialisé(e) en animalier.
Moins le téléobjectif (ou télézoom) sera lumineux, plus le boîtier devra compenser par un autofocus performant et une bonne gestion de la montée en sensibilité ISO. Avez-vous le boîtier adapté ? 📷 🤔
Astuce # 4 – Choisissez entre focale fixe et zoom.
Fixe : qualité et luminosité.
Si le budget n’est pas un problème, que vous photographiez les mammifères (manque de lumière) et pratiquez l’approche, la focale fixe s’impose.
Zoom : abordable et polyvalent.
Sauf pour les supers zooms 200-400 F:4 hyper qualitatifs et au prix très élevé, les zooms sont souvent un choix de raison. On perd en qualité d’image face à une focale fixe pour les zooms de gamme moyenne. Cet inconvénient est partiellement compensé par une plus grande polyvalence.
PROTEGER ET RENDRE INVISIBLE SON TELEOBJECTIF.
Astuce # 5 – Sortez couvert 😉.
La photo animalière expose votre matériel à des risques de rayures, il est donc judicieux de le protéger.
Dans un souci de discrétion, il est également mieux de camoufler son matériel pour éviter d’exposer un gros objet (blanc pour la gamme pro Canon) à la vue de vos sujets.
Pour concilier protection et discrétion, l’idéal est le « gaffer » en version camouflée sur le fût et le pare-soleil.
Astuce # 6 – Jamais sans le pare-soleil.
Le diamètre important de la lentille frontale des téléobjectifs l’expose grandement aux rayons du soleil, mais aussi aux rayures. Montez toujours le pare-soleil pour la protéger.
OPTIMISER SON TELEOBJECTIF.
Astuce # 7 – Faites (si c’est possible) les micro-ajustements avec le boîtier.
Le résultat d’une photo n’est pas seulement du à la qualité de l’objectif. Le boîtier a un rôle très important et c’est l’association de ce « couple » qui donne le rendu final. Si la fonction de micro-ajustements est présente sur votre boîtier, prenez le temps de passer par cette étape. Vous serez surpris(e) des résultats !
Astuce # 8 – Paramétrez les commandes du téléobjectif.
Utilisez toutes les possibilités de personnalisation de votre téléobjectif :
Autofocus avec retouche du point en manuel,
Plages de mise au point (courte distance, distance moyenne, longue distance),
Stabilisation horizontale et verticale,
Commandes personnalisées*.
*Exemple : dock Sigma avec le logiciel Sigma optimisation pro.
Astuce # 9 – Sachez bien utiliser un multiplicateur de focale.
Utiliser un multiplicateur de focale est tentant car cela augmente la longueur focale. Le revers de la médaille est que vous perdez :
en luminosité (1 valeur de diaphragme avec un multi x1.4 et 2 valeurs avec un doubleur x2),
en qualité optique (peu avec un multi x1.4 et davantage avec un doubleur x2),
en réactivité d’autofocus à cause de la perte de luminosité (avec un doubleur x2 on se retrouve parfois en manuel),
vos réglages de micro-ajustements et devez donc en faire spécifiquement pour le couple boîtier + téléobjectif + multiplicateur de focale.
Mon conseil : privilégiez le multiplicateur (x1.4 ou x1.7 suivant les marques) plutôt que le doubleur (x2) pour minimiser les inconvénients et réservez cet accessoire aux focales fixes lumineuses (ouverture F:2.8 ou F:4).
TRANSPORTER ET STABILISER SON TELEOBJECTIF.
Astuce # 10 – Adoptez la bonne position à main levée.
A main levée, je le transporte soit dans mes bras contre moi (un peu comme un bébé), soit par la poignée (tournée vers le haut). Il faut faire attention à ne pas saturer les muscles des bras et avant-bras trop vite. Pour photographier, 4 postures :
Debout : jambes écartées et fléchies, coudes contre le corps..
A genoux : Un genou est au sol et l’autre sert d’appui au coude qui soutient l’objectif.
Assis : caler les deux coudes contre les genoux.
Couché : ventre au sol et jambes écartées. On prend appui sur les coudes pour stabiliser.
Servez-vous également des éléments naturels (arbres, rochers…) pour vous appuyer.
Astuce # 11 – Avec un monopode.
Pour le transport, je mets le téléobjectif sur l’épaule, le fût passant derrière ma tête. Je tiens le monopode d’une main. Cette position permet de couvrir de grandes distances sans fatiguer.
Pour photographier au monopode, je conserve la stabilisation électronique de l’objectif (sauf vitesse d’obturation élevée).
Astuce # 12 – Avec un trépied.
La technique de transport est identique à celle avec monopode, mais moins confortable (poids plus élevé).
J’utilise une rotule pendulaire sur mon trépied, ce qui équilibre automatiquement l’ensemble boîtier-téléobjectif. Je gagne en réactivité pour les photos d’oiseaux en vol (pas besoin de déverrouiller le trépied).
Sur trépied, je désactive la stabilisation électronique.
Astuce # 13 – Utilisez convenablement la stabilisation interne du téléobjectif.
La stabilisation électronique interne au téléobjectif introduit des vibrations censées contrecarrer celles que vous provoquez du fait de votre position instable. Ceci peut avoir un impact sur la qualité d’image. Ne l’utilisez donc pas systématiquement :
A vitesse d’obturation élevée, la stabilisation ne sert qu’à stabiliser la visée.
En dessous de la vitesse de sécurité (cf. astuce # 19) elle est très utile à main levée.
Enfin, il existe deux modes de stabilisation :
Le mode adapté aux sujets immobiles (compensation de l’instabilité du photographe),
Le mode « filé » pour suivre les sujets se déplaçant horizontalement (mammifère qui court ou oiseau en vol).
UTILISER SON TELEOBJECTIF.
Astuce # 14 – Utilisez les réglages personnalisés du boîtier (si possible) pour gagner en réactivité.
Sur certains boîtiers, il existe en plus des modes classiques (PASM) des modes personnalisés. Sur mon boîtier j’en ai un pour le paysage et un autre pour l’animalier. J’ai ainsi mes réglages préférés qui me permettent de réagir instantanément face à une situation inattendue sans perdre de temps à me soucier de technique.
Astuce # 15 – Adaptez les réglages en fonction du boîtier monté sur le téléobjectif.
L’utilisation d’un téléobjectif ne sera pas la même suivant qu’il est monté sur un boîtier au format APSC (environ 16.7 x 25.1) ou full frame (24 x 36) :
Le recadrage du format APSC est avantageux pour son effet d’allongement de focale, mais plus exigeant en utilisation (augmentation de la vitesse de sécurité, densité de pixels plus forte = perte de qualité, difficulté à monter en ISO, profondeur de champ plus grande = moins de flou d’arrière plan).
Le format full frame perd l’allonge due au recadrage du capteur APSC mais est plus facile à utiliser car moins exigeant (meilleure qualité d’image même sur une optique moyenne car pixels plus grands, vitesse de sécurité plus basse, facilité à monter en ISO, magnifique flou d’arrière plan (bokeh)).
Astuce # 16 – Entraînez-vous à cadrer vite et juste.
Pas facile de tomber pile sur son sujet quand on cadre avec un 600mm ! Ce que vous devez faire :
Fixez le sujet du regard.
Sans le quitter des yeux, amenez le viseur du boîtier à hauteur de l’œil (téléobjectif à l’horizontale). Vous devriez tomber à peu près juste.
Entraînez-vous régulièrement au début à viser par exemple les oiseaux en vol, sans déclencher, juste pour acquérir le geste.
Astuce # 17 – Optimisez le piqué de l’image en fermant d’un cran le diaphragme.
La meilleure qualité optique d’un objectif est très rarement obtenue à pleine ouverture. Si le sujet est éloigné du fond et que la lumière n’est pas trop faible, fermez le diaphragme d’un cran. Vous gagnerez en qualité d’image.
Mon conseil : plus l’objectif est d’entrée de gamme, plus cette astuce s’applique pour obtenir un piqué correct.
Astuce # 18 – Optimisez le piqué de l’image en n’allant pas en bout de range avec un télézoom.
C’est un des gros défauts des télézooms. La qualité n’est pas homogène sur toutes les focales disponibles. En général, elle diminue plus ou moins fortement sur la focale la plus importante (celle qu’on utilise le plus, pas de chance 😞).
Mon conseil : plus le zoom est d’entrée de gamme, plus cette astuce s’applique pour obtenir un piqué correct et se combine malheureusement avec le conseil de l’astuce #17…
Astuce # 19 – Par défaut, utilisez à main levée la règle focale = vitesse.
Cette règle est valable uniquement à main levée. Elle définit une vitesse de sécurité qui consiste à utiliser une vitesse d’obturation égale à la longueur de la focale.
En clair, ça correspond à 1/500ème de seconde avec un 500mm.
Cependant, les photographes aguerris (et non accros au café) arrivent sans problème à descendre bien plus bas sur les sujets immobiles. 🏆
Astuce # 20 – Suivant le sujet et le boîtier utilisé, transgressez cette règle !
Concrètement, à main levée pour une même longueur de focale :
Astuce # 21 – Surveillez la lumière pour adapter la sensibilité ISO.
Avec un téléobjectif vous devez en permanence observer la lumière pour détecter toute baisse nécessitant de modifier les paramètres d’exposition. La réussite d’une photo tient à peu de choses et la bascule net/flou peut arriver plus vite que prévu…
Astuce # 22 – Adaptez la profondeur de champ au sujet.
Suivant la taille et la position du sujet par rapport à vous (perpendiculaire, oblique, de face) vous devrez plus ou moins fermer le diaphragme pour l’avoir net en entier.
A l’inverse, si vous photographiez un groupe d’animaux, pensez à fermer (au moins F:8) pour en intégrer le plus possible dans le plan de netteté.
Astuce # 23 – Utilisez l’autofocus continu.
Les animaux ne posant généralement pas comme des modèles de mode😁, il est préférable d’anticiper tout mouvement de leur part en utilisant l’autofocus continu (AI-SERVO chez Canon, AF-C chez Nikon, Pentax et Sony).
Astuce # 24 – Adaptez le nombre de collimateurs autofocus du boîtier.
Un photographe expert saura aborder sans difficulté tous les types de sujets avec toutes les combinaisons possibles de collimateurs, de l’unique à l’ensemble.
Pour un débutant, le choix n'est pas facile. Pour simplifier :
Fond uni : vous pouvez utiliser un groupe de collimateurs ou tous les collimateurs.
Fond chargé (branches d'arbres) : utilisez un seul collimateur.
Astuce # 25 – Ne limitez pas votre téléobjectif à la photo animalière.
Il s’agit d’un fantastique outil que j’utilise à 95% pour la photo animalière, mais aussi de temps en temps en paysage pour capturer une scène lointaine ou inaccessible à pied. L’effet de compression des plans peut donner de bons résultats en paysage.
Associé à une bague allonge, le téléobjectif devient également un allié performant en Proxi-photo. Ses aptitudes sont très utiles pour photographier les insectes.
CONCLUSION.
L’acquisition et l’utilisation d’un téléobjectif sont des moments marquants dans la vie d’un photographe de nature. Il s’agit d’un investissement conséquent qui mérite d’être mûrement réfléchi avant de passer à l’achat. Une fois en mains, on se rend vite compte que la partie n’est pas gagnée. Un téléobjectif se mérite et ne livre pas sa quintessence sans que vous ayez pris le temps de le dompter.
Avec ces 25 astuces, vous avez toutes les chances d’y parvenir rapidement. A l’arrivée, vous ferez de fantastiques photos, mettant en valeur toute la beauté de la faune sauvage ! Lancez-vous !
Bonnes photos.
Prenez soin de vous. A bientôt.
Laurent.
Laurent DUPERIER
Formateur photo nature
Instagram : https://www.instagram.com/laurent_duperier/
Vous avez aimé cet article ? Alors n’hésitez pas à liker, commenter et partager ! Rendez-vous au bas de cette page, merci d’avance !
⬇
Si vous n’êtes pas encore abonné(e) et souhaitez recevoir chaque dimanche matin dans votre boîte mail du contenu qui va vous captiver, cliquez sur le lien ci-dessous :
Comments